Lettre d’Alexandre Dumas père à Georges Sand signée (1864)

5,000.00

Nous sommes en août 1864, Alexandre Dumas père a 62ans et réside en Italie à Naples, c’est de là qu’il écrit cette lettre à Georges Sand, il lui parle pour rire de vouloir être son jardinier au château de Nohant pour sa retraite ou encore du travail qu’il fourni au vésuve. Il mentionne Garibaldi pour lequel il a traduit les mémoires. Aussi il prend des nouvelles de son fils Alexandre Dumas fils qui vient souvent voir Georges Sand a Nohant car il a une grande affinité avec elle, il l’a considère comme sa mère. Il lui dit qu’elle a une bonne influence sur son fils. Il y a même une rumeur d’un éventuel mariage de son fils en automne 1864 mariage qui a eu lieu avec Nadine en décembre de la même année .

 

 

Chère soeur
J’ai reçu votre bonne lettre
Je vous disais dans la mienne que lorsque
je serais vieux j’irais vous demandez une place
de jardinier à Nohant.
Vous vous êtes dis il doit avoir à peu près 60
ans donc il est vieux donc il doit venir tous
de suite. Je reconnais là votre esprit logique
et charmant.
Mais moi je ne me regarde pas encore
comme si vieux que vous me faites ce qui
ne m’empêcherai pas de partir à l’instant
même pour Nohant si j’étais l’un des
oiseaux qui ont le bonheur de venir dans
vos bois , au lieu d’être un des choux ou
une des carottes qui poussent dans votre
potager. Je suis momentanément planté
dans cette mauvaise terre sulfureuse du
vésuve et il fait bon gré malgré que
j’y reste comme la chèvre du proverbe il
faut que je broute ou je suis attaché. Je fais
au reste une bonne besogne. Je commence
mon métier de jardinier par déraciner
cette mauvaise herbe des bourgons qui
ne pousse plus qu’en époque ou elle
ne poussera pas longtemps J’en ai pour
un an peut être encore. Aussi si j’étais
sur d’avoir pour longtemps encore le petit
palais que m’a donné Garibaldi je
vous dirais madame venez à la montagne
puisque la montagne ne peut aller à
vous.
Que dites vous de Garibaldi puisque nous
venons de prononcer son nom. Ne trouvez
vous pas que lui aussi publie son roman
des misérables c’est triste de le voir prendre
ce chemin la lui l’homme des routes
droites encore un proverbe qu’il faudra
rayer du catalogue « tous chemins ne
conduis pas à Rome »
Je vois avec bonheur l’influence que
vous avez sur Alexandre et que chaque fois
qu’il vous quitte il vous quitte calme
et reposé emportant une portion de votre
sérénité, que pensez vous de son état le
croyez vous guéri . Il me parle pour
l’automne de quelque chose qui ressemble
à un mariage?
Au revoir chère soeur , la première fois
que j’irais à Paris je cours à toute vapeur
vous embrassez et faire ma croix sur
mon futur logement
tous les regrets du coeur, toutes les fraternités
de l’âme

Alexandre Dumas

1 en stock

Informations complémentaires

Date de l'édition

1864

Particularités

signé

Format

21,8 x 27,7 cm